vendredi 28 décembre 2012

Evin quand tu nous tiens, épisode 2.

Il aura mis un peu de temps à sortir ce deuxième épisode..

Pendant que la "Guerre des Télés du Vin" continue de faire rage, je souhaitais réfléchir un peu sur les dispositions de cette fameuse Loi Evin qui a fait couler tant d'encre.. Est-elle la seule responsable de tous les maux vitivinicoles subis par le secteur?

http://www.leravi.org


Alors voilà le résultat pour les courageux.. Non c'est pas bien long  :-)


 http://issuu.com/lauregoy/docs/m_moire_loi_evin_-_universit__du_vin_-_laure_goy


Que d'ambiguités provoquées par cette loi.. Paraîtrait même que Claude Evin aurait affirmé que si la loi était à proposer de nouveau, il ne l'écrirait pas comme ça... Mhh merci Claude.

Ambiguités sur .... les interprétation des juges, les autocensures nombreuses de la part des communicants du vin, les confusions et les amalgames entre alcool, alcoolisme et vin..


L'approche est au départ juridique puisque ce travail a été réalisé dans le cadre du Master de Droit Vitivinicole enseigné à l'Université du Vin de Suze, en partenariat avec la fac de droit d'Aix-Marseille.
Mais puisque j'aime le vin, avant d'aimer le droit, je voulais surtout pouvoir observer les cibles de cette loi, à savoir les acteurs (vignerons, communicants, interprofessions, associations), et surtout.. les consommateurs. Soit tous ceux, qui comme moi adorent le vin pour ce qu'il raconte, ce qu'il provoque comme échange et comme plaisir, et surtout toutes ces belles rencontres impossibles à faire sans lui.


C'est bien l’ensemble des acteurs du secteur vitivinicole qui a été intéressant d'étudier.. Une place toute particulière est réservée à l’étude des effets de la restriction de la publicité sur les consommateurs, cible initiale de la loi, lors de sa création. Boivent-ils moins et mieux ? La pédagogie et l'éducation au risque ne sont-elles pas finalement les meilleurs moyens de communiquer sur ce merveilleux produit qu'est le vin ?

J'espère que ce travail pourra vous intéresser... et que vous pourrez l'enrichir avec tous vos petits commentaires..

Bonne lecture ! 
Laure
ps : Si le lien fonctionne mal, écrivez-nous sur l'adresse des souffleuses !

vendredi 21 septembre 2012

Des bulles multicolores pour des expositions originales


Depuis 2007, la Maison Ackerman soutient et organise des évènements culturels sur son domaine. Peut-être avez-vous entendu parler de l’exposition « Voyage au centre de la bulle »… Rassurez-vous, on se gardera ici de déguster les bulles et d’émettre un avis sur celles-ci. Mon créneau c’est plutôt un œil sur l’art que les papilles en mode commando !

S’il y a une information à retenir ce serait celle-ci : Jean-Baptiste Ackerman fut le premier à fabriquer un vin de Loire aux Fines Bulles grâce à l’adaptation de la méthode traditionnelle champenoise ! Il faut également savoir que le terroir saumurois constitué de tuffes a une influence sur les vins qui ont la tendance naturelle à mousser très légèrement. Dans les anciennes carrières de tuffeau, M. Ackerman fonde la Maison éponyme en 1811 et restera en Loire le seul producteur de bulles pendant 40 ans. Les locaux actuels de la Maison Ackerman à St Hilaire-St Florent, (3 km de Saumur) sont acquis en 1840. L’entreprise familiale a bien progressé : 23 millions de cols produits en 2011, dont 4 millions de Fines Bulles de Loire !

photo @lessouffleusesdeverres
Un passage chez Ackerman est en effet recommandé puisque pour la modique somme de 2,50 €, vous pourrez remonter le temps… Et vos yeux grands ouverts seront invités à reconsidérer des volumes et des couleurs qui prendront une autre tournure au creux de cet écrin de tuffe. Cette exposition originale « Voyage au centre de la Bulle » prend la forme d’une promenade onirique à la découverte de l’effervescence originelle des bulles Ackerman…
Tout d’abord une projection vidéo résumant l’histoire de la maison Ackerman, mélangeant images du passé et du présent. Et comment ne pas se sentir tout petit au fond de ce puits de lumière d’une vingtaine de mètres creusé dans le tuffe ? 
Dans le réseau de galeries souterraines qui s’ouvre à votre droite, vous atterrissez au siècle dernier : processus d’élevage et de mise en bouteilles sont mis en valeur grâce à des jeux de lumière miroitants qui illuminent de vieilles machines encore bien huilées. Surplombées par des photographies d’époque reproduites en grand format, vieilles machines en 3D prennent habilement tout leur sens grâce aux images les mettant en situation.


photo @lessouffleusesdeverres
Continuant cette promenade souterraine, vous entrez bientôt dans « La Galerie ‘Royal’ » où le bureau de feu Jean-Baptiste Ackerman a été reconstitué. L’intérêt dans ce boyau de tuffe, c’est surtout la vingtaine d’affiches datant de 1880 à 1940 ! Celles-ci révèlent la manière (tout à fait illégale aujourd’hui…) dont la Maison Ackerman communiquait sur ses produits phares, les Fines Bulles de Loire. 

Entraînées dans le sillage de la réputation mondiale du Champagne, les Fines Bulles d’Ackerman se font une place au soleil et apparaissent sur les tables renommées. Par ailleurs, elles ont été récompensées par des médailles aux Expositions Industrielles de 1838, 1844 et à l’Exposition Universelle de Paris en 1855. Fortes de ces distinctions, les Fines Bulles de la cuvée Brut-Royal sont d’ailleurs recommandées pour les « malades et convalescents » !


Une découverte des arômes est proposée et il ne s’agit pas de regarder avant la réponse : il faut deviner !Des cartes concernant le chenin blanc et le pineau d’aunis, deux cépages locaux sont affichées, remplissant l'office de carte d'identité.

photo @lessouffleusesdeverres

L’escale suivante, « l’eXpérience » offre une exposition de pièces uniques de girouetterie travaillées délicatement sur le thème de la vigne et du vin. Ces pièces sont éclairées de façon à reporter leurs ombres sur les murs de tuffe. 
La scénographie crée par les lumières est une seconde fois à l’origine d’une atmosphère à la fois éthérée et géométrique... En dehors de l’intérêt esthétique, cette escale est surtout la preuve de la mise en œuvre de partenariat entre la Maison Ackerman et les artisans locaux, ici l’Atelier de Girouetterie Coudray-Macouard.




Et enfin, l’escale "eXplosion" est celle qui coupe le souffle, écarquille les yeux et les oreilles. Les bras se tendent essayant d’attraper volutes argentées et bulles multicolores… Grâce à une mise en scène lumineuse étudiée à la seconde près, Yorga, plasticien performeur saumurois, crée ici une œuvre monumentale et pourtant  insaisissable… 
Cet artiste breton travaille avec des matériaux ordinaires, le scotch et le fil de fer! Yorga s’en saisit et les transforme tant et si bien, qu’à force de sculptures on ne reconnait plus la matière. Les jeux de lumière contribuent à plonger le spectateur dans un ailleurs féérique et l’interprétation est laissée à chacun sans aucune médiation préalable. 
Englouti dans un univers tenant à la fois du cosmique et de la précision arachnéenne, le public se prend à divaguer, oubliant un instant où il se trouve. Avec ces matières ordinaires, Yorga a su créer un voyage extra-ordinaire parmi les Fines Bulles de Loire.

photo @lessouffleusesdeverres
Parce que cet enchaînement - d’histoires, de traditions, d’objets mécaniques devenus patrimoines, d’initiation à la connaissance des cépages locaux, d’œuvres d’art - a su immerger le public dans une « eXpérience » à la fois théorique et onirique, la souffleuse de verres salue la mise en scène de la Maison Ackerman. 
Il faut de tout pour faire l’œnotourisme et la Maison Ackerman a décidément bien réussi, puisqu’elle a reçu le Prix Excellence des caves touristiques du Val de Loire de la part de l’interprofession ligérienne cette année. Permettons-nous d’espérer trouver demain le même niveau de qualité dans les bulles multicolores Ackerman que dans ces expositions originales proposées par la maison !

Charlotte 
photo @lessouffleusesdeverres



mercredi 5 septembre 2012

Des "Clichés", vus du ciel


photo@lessouffleuses
Gérard Bertrand le millionnaire, Gérard Bertrand l’impitoyable négociant, Gérard Bertrand le médiatique, Gérard Bertrand ou abattage marketing… Que l’on aime ou que l’on déteste ses vins, le personnage, ou encore sa politique de développement et/ou de positionnement sur le marché vinicole, il est une chose certaine : lorsqu’il décide de faire de l’oenotourisme, Gérard met « le paquet ». Jusqu’au 30 octobre, près de Narbonne, 14 artistes sont exposés au château de l’Hospitalet, dont les célébrissimes photographies de « la Terre vue du ciel », de Yann Arthus Bertrand.

Une autre façon d’aborder ces nouvelles vendanges partout en France, nous avons donc choisi d’aller voir ce que cette expo dans les vignes valait. Et ce que ses créateurs avaient à nous dire.

les deux Bertrand et Jean-Pierre Rives
photo credit@lessouffleuses
Trois hommes : un premier Bertrand (gentleman vinificateur), un second Bertrand (vu du ciel) et un sculpteur de « ferrailles », Jean-Pierre Rives (ancien capitaine de l’équipe de France de rugby), se sont retrouvés pour un été et ont souhaité partager leur vision de l’art et du vin dans le cadre du Festival Art de Vivre, Vivre l’Art 2012.

Nous avons à faire à une fine équipe qui marque l’essai : les sculptures en métal monumentales de M. Rives accueillent les visiteurs à l’entrée du château l’Hospitalet et elles en jettent.

Quant aux photos de Yann Arthus Bertrand, aussi connues soient-elles, elles ne peuvent laisser indifférentes. Disposées dans les vignes du jardin tout autour de la propriété, elles mettent en valeur tout le paysage environnant. Yann Arthus nous explique fièrement que « c’est en fait la même exposition, à quelques détails près, que celle qui se tient en ce moment même à Rio. C’est un travail commencé il y a plus de 20 ans, et une rencontre avec Gérard Bertrand à la suite d’une émission sur France 2 qui ont lancé ce partenariat » 
Pourquoi demandera-t-on ? . «  J’ai finit par dire oui, pour moi, le « terroir » est important. » 
Pour Yann Arthus, s’intéresser à la biodynamie que Gérard Bertrand a choisi comme axe de communication serait « une façon d ‘honorer les petits vins, soit tous ceux qui ont une histoire derrière leur bouteille ». Ouf, nous voilà rassurées, nous avions étouffé notre respiration avec cette juxtaposition « Gérard Betrand » et « petits vins », et nous avions même osé croire qu'il l'avait accepté pour l'argent ! 
Mais puisqu'il s’agit de raconter des histoires, nous sommes toujours d’accord. Alors on lui demande : « A quand  un projet des vignobles vus du ciel ? » Oui, il sourit : « ce serait certainement une belle façon de montrer le rapport au temps, au ciel, à l’incertain. » Affaire à suivre alors…

Photo @lessouffleuses
L’essai est transformé : le résultat de cette exposition est édifiant. La centaine d’images de cette Terre vue du Ciel, dont 15 inédites, ont été tirées pour l’occasion en grand format. Elles font prendre de la hauteur entre les rangs de ceps et sont placées stratégiquement, pour former un écho avec la volonté de « culture biologique » de  Gérard Bertrand.
Yann Arthus Bertrand avait déjà collaboré à des projets de communication sur le vin, à travers sa collaboration aux portraits de gastronomes de Bruno Verjus, ou encore en prêtant son oeil de photographe pour la réalisation d'un poster pour 1855.


Au-delà de ces têtes d’affiches hyper médiatisées, une des forces du Festival Art de Vivre, Vivre l’Art 2012 est la représentation de la scène artistique des alentours. On y trouve des artistes venus créer des œuvres in situ à l’Hospitalet, et d’autres, invités avec leurs productions phares. Un grand coup de coeur pour David Vanorbeek, notamment.
David Vanorbeek et ses insectes grand format, réalisés en ferraille
photo@lessouffleuses
On retiendra aussi le concours organisé avec la Haute Ecole d’Art de Perpignan permettant à deux jeunes créateurs d’être accueillis comme « artistes en résidence » en 2013 au Château l’Hospitalet.

Le bémol de cette expo : les choix esthétiques sont parfois étranges et l'hétérogénéité des oeuvres choisies laissent parfois perplexe. A défaut de comprendre la cohérence, on saisit pourtant bien l’idée : faire partager aux visiteurs des œuvres inoubliables, mais bien en leur vendant un maximum de rosé translucide.

Nous avons donc demandé à Gérard Bertrand de nous expliquer sa vision des liens qui unissent art et vin. S'il ne fait référence à sa volonté de positionner sa marque, il explique que le lien commun entre le travail de l’artiste et celui du vigneron correspond à un « équilibre entre un ton de couleur et un ton d’assemblage ». Quant à ses vins ? Au Château l’Hospitalet, chahutées par les 13 vents du coin, les vignes s’accrochent, le raisin est ramassé et vinifié par l'équipe de Gérard Bertrand. D’autres parcelles, plus loin, appartiennent à Jean-Pierre Rives qui a décidé d’investir et de racheter en 2011 le domaine de la Chaussé, soit 17 hectares de vignes laissées en fermage à son ami Gérard. Et nos amoureux du ballon vinifient désormais une cuvée à 4 mains nommée « Magnus Vinum ». Lorsqu’on demande à l'ancien capitaine ce choix d’investissement, il répond : « La fraternité du jeu nous a emmené jusqu’ici, ce travail c’est un témoin que je veux passer, un sens commun mis en bouteille, une église joyeuse où chacun amène son bon dieu. ». Et d’ajouter en souriant : « Je souhaite me confronter à la nature, être à tous prix dans la transmission. Sinon, pourquoi faire du vin ? ».
Soit. Mais faire du vin aussi pour mettre beaucoup de beurre dans les épinards… Gérard Bertrand est en effet propriétaire de 460 hectares de vignes sur les terres languedociennes, parmi lesquels les 60 hectares de son domaine du Cigalus, lui servent de phare en expérience de biodynamie et il n'hésite pas à communiquer largement sur ses nouveaux "vins sans souffre" distribués en GMS. Ainsi, au cœur des Corbières, entre production propre et négoce, son affaire lui rapport environ 35 millions d’€ par an. Ou comment petite PME deviendra gigantesque..

La marque est devenue incontournable sur le marché, du moins dans la visibilité qu'elle a acquise. Ses dizaines de cuvées s’alignent dans les rayons, en ciblant les clientèles avec une gamme de prix allant de 5 à 35 euros par bouteille. Et ses techniques de cultures et de vinifications sont sans aucun doute discutables. Mais en matière d’oenotourisme, Gérard Bertrand représente un fort levier des dynamiques régionales.
Dans le raisin comme dans l’art, Gérard Bertrand se fait caméléon et c’est sans doute là un attribut de son succès. Que l’on aime ou que l’on déteste, ce vinificateur est devenu un excellent communicant peut aujourd’hui faire ce qui lui plaît…




Le Festival Art de Vivre, Vivre l’Art 2012, jusqu'au 30 octobre, au Château l’Hospitalet.

jeudi 26 juillet 2012

La bonne Quille pour le bon Pique-Nique !

Puisque nous avons rechaussé les sandales et enfin raccourci les robes, profitons encore un peu de la canicule parisienne.. Un duo bon-pique-nique-bon-vin, ça vous dit ?

En disant stop au triangle prémâché, gobé au dessus d'un clavier, où personne ne distingue la salade du jambon, tant les textures sont similaires...

Mais « JAMIE», dis-moi, ça veut dire quoi le pique-nique ?? 
Certains diront que le « pick », terme emprunté à l’anglais, veut dire saisir. Saisir quoi ? Le « nick » ou l’instant ! D’autres affirment que le pique-nique découlerait du repas où chacun «piquerait » au plat sa « nique », soit la contribution de chacun au repas pris en commun. Une autre histoire raconte qu'un berger aurait inventé ces mots, picorant (le pique) quelques provisions sans grande valeur (le nique) au milieu des biquettes. Bref, les querelles de paroisse étymologiques vont bon train et les «souffleurs de vers » ne semblent pas décider à accorder leurs violons.

Allons battre le pavé parisien et autres étendues verdoyantes… L’accessoire phare de ce déjeuner sur l’herbe sera le tire-bouchon, la vrille pour les intimes. Celui-ci, tel un bâton de sourcier, nous mènera bien chez un de nos cavistes préférés, où nous nous laisserons guider parmi les rayonnages de bouteilles…

Oui, mais…Une fois le flacon en poche, où irez-vous ?

Première étape : Les Bubulles cristallines et légères de Lise et Bertrand Jousset (13.90€) dans le Jardin St-Aignan, oasis de 4000 m2 dans le quartier du Temple. Surprenantes étendues dissimulées derrière de hauts murs, où se rafraîchir en cachette n'est pas un pêché originel. 


Epouser ensuite les courbes du Parc de Belleville, grâce au Beaujolais village 2010 de Lapalu (11€). En fermant les yeux, on se sent presque dans les collines éponymes, tout en adorant ce rouge fruité, légèrement frais, beau et bon.


 

Descendre au bord de l’eau sur le quai d’Orléans de l’île Saint Louis et admirer les fesses de Notre-Dame tout en trinquant avec un verre de vin rosé (j’ai bien dit VIN, et pas "rosé de piscine"), raccord avec les reflets violins du coucher de soleil. On est « presque » au domaine Les Terres Promises, et on boit l’Apostrophe 2011 (10 €). 


Se rendre au Parc de Bercy, composé de trois jardins, a remplacé les anciens entrepôts de vin de Bercy. Quel endroit plus indiqué pour y déboucher une bouteille bourguignonne qui aura remonté le cours de la Seine ? (c’était toute la France à dire vrai puisque Bercy n’étant pas dans Paris, et le vin n’était donc pas taxé, début des guinguettes, etc) On a choisi le talentueux Julien Cruchandeau, avec ses Hautes Côtes de Nuits 2010 (15 €). 



Et puis... Personne ne résiste au Jardin Naturel, minuscule écrin de verdure, où on pourra déguster en catimini, le Riesling d’Audrey et Christian Binner (10 €) qui surprend par sa fraîcheur et sa vivacité. 


 
Jardins du Pré-Catelan et Jardins de Shakespeare, entre nature et théâtre de verdure, rien de tel qu’un bon Coup de Canon du Domaine Chahut et Prodige (10 €) pour sonner les trois coups avant que le spectacle commence. 




 Besoin de vergers et de vastes pelouses ? Rendez-vous au Jardin Catherine Labouré et à l’idée de se rouler dans l’herbe, voici la cuvée la plus appropriée : Les Cabrioles du Domaine des Deux Anes (15-20 €). Ce vin vous chatouillera sans aucun doute les papilles, et qui sait, peut-être saluerez-vous ce moment par quelques saltos bien sentis !



Appréciez la fraîcheur du Parc de Clichy-BatignollesMartin Luther King (pour changer de l’éternel Square des Batignolles) et mettez les pieds dans l’eau, tout en trinquant avec de l’Amphibolite des Jos Landron (10 €). S’il n’est pas assez frais, vous pourrez toujours le refroidir dans la mare aux canards.

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A chacun sa taille et son ambiance… Mais évidemment, quand le moment va, tout va !




Adresses des jardins et oasis :

Le jardin St-Aignan, 3° arr 14, impasse Berthaud. Métro Rambuteau
Le Parc de Belleville, 20° arr. Métro Couronnes, Pyrénées ou Belleville
Paris, la Seine, 4° arr, au niveau du 4, Quai d’Orléans sur l’Ile Saint-Louis. Métro Pont Marie
Le Parc de Bercy, 12° arr. Métro Bercy ou Cour St Emilion
Le Jardin Naturel, 20° arr, 120 rue de la Réunion, rue de Lesseps. Métro Alexandre-Dumas
Jardins du Pré-Catelan, et Jardins de Shakespeare, 16° arr, route de suresnes. Métro Ranelagh
Jardin Catherine Labouré, 7° arr, 29, rue Babylone. Métro Sèvres-Babylone
Parc Clichy-Batignolles Martin Luther King, 17° arr, 147 rue Cardinet. Métro Brochant

 

mardi 24 juillet 2012

Evin, quand tu nous tiens. Episode 1.

Puisque cette loi nous tient en haleine depuis maintenant 21 ans...
Puisque chacun y va de son interprétation quant à son application...
Que le CSA et le Conseil d'Etat se battent leur bout de gras sur le dos de DeoVino....

Et surtout puisqu'il semble que personne ne comprenne toujours rien à cette loi Evin, qu'à cela ne tienne, lançons une saga...

L'ordre n'est pas chronologique, et toute ressemblance avec des personnes réelles est avérée.

Episode 1 : les "repas divins", ça rime avec Evin.

J'étais allée rencontrer les créateurs de ces vidéos pendant leur lancement...
http://www.karinevalentin.com/2012/05/les-repas-divins-entre-plaisir-et.html
 
Un petit retour en arrière sur ce lancement de vidéos, reprises cet été par plusieurs chaînes de la TNT, et tous les médias spécialisés vin. Elles ont été conçues par Vin et Société, et réalisées en partenariat avec Dominique Hutin, cet homme qui nous épate et nous fait rêver avec son franc parler et ses prises de position sur les ondes de France Inter le dimanche matin.



Une preuve que l'on peut remettre le vin à la télévision ?


A venir : Episode 2, la guerre des "télés du vin " en France...

Laure




mercredi 11 juillet 2012

A l'origine, il y avait le gamay


Il y a 15 ans, alors que le Beaujolais souffre déjà de cette cuvée primeur internationalement connue comme « Beaujolais Nouveau », pas toujours qualitative et aux excès médiatiques, quelques vignerons  décident de se regrouper pour recentrer le débat autour des vins de terroirs souvent oubliés…Terroirs Originels est né.
Ce type de prise d’initiative et ces différentes volontés de communiquer sur les spécificités des terroirs et des produits, permettent aujourd’hui à cette région de se replacer sous les feux de la rampe.  

Je saute dans la voiture. Allons y.

Le mont Brouilly (crédit photo @terroirs originels)
En roulant à travers le vignoble, je laisse défiler le paysage. Des églises, des ruines médiévales, des chapelles romanes, partout. 

Et partout, « l’infâme et déloyal » gamay, chassé de Bourgogne par le duc Philippe le Hardi au 14ème siècle, pour le remplacer par le noble pinot. Ironique que ce même gamay vienne de réintégrer l’appellation de la grande Bourgogne.
On voit immédiatement que ce cépage n’évolue pas sur les mêmes terres. Les couleurs des sols sont variées, leur aspect changeant. Le granit rose laisse place à des roches plus noires et plus calcaires, tout en passant par des terrains sablonneux certainement très drainant pendant les pluies. 


On va se régaler, les gamay se suivront dans la dégustation mais ne se ressembleront pas...

Pour l’occasion des 15 ans de Terroirs Originels, le cuvage de Gérard Charvet, l’un des fondateurs et vigneron à Chénas, a été transformé en galerie de dégustation. 

Le fondement de Terroirs originels est née par la décision de certains vignerons représentatifs de leur appellation de réunir les forces logistiques et communicationnelles dans la distribution de leurs vins. De « l’harmonie dans la diversité », nous explique Cyrielle Jacquet, responsable de la communication. 
Ils sont aujourd’hui 25 domaines réunis en groupement, avec certains blancs du Mâconnais qui viennent d’entrer dans la ronde. Un point intéressant : seuls les artisans-vignerons sont acceptés au sein de Terroirs Originels, donc refus absolu de toute activité de négoce.

Commençons à déguster… Les vins sont nombreux, tous issus de crus différents, et le niveau est élevé. Cela est toujours bien une affaire de goût.

Les vins de Pascal Aufranc m’ont particulièrement fait de l’œil : tout en délicatesse, mais avec une belle concentration, un fruit aux accents poivrés, légèrement pivoine, vieille rose. 
@terroirs originels

Dans un autre registre, un coup de cœur pour la cuvée de l’enfer des Balloquets de Robert Perroud : le gamay est ici issu de la colline de Brouilly, il s’exprime intensément, le réglisse sort en final. On se tromperait sur le cépage à l’aveugle, sûr.
Les Beaujolais blancs sont également de belles découvertes avec une expression singulière du chardonnay.


L’apothéose de la dégustation vient avec ce magnifique cadeau que les vignerons de Terroirs originels décident de nous offrir : une verticale de quinze ans de gamay en bouteille

A noter : ne plus jamais affirmer que le Beaujolais est… « vous savez, ce vin à boire dans les deux ans, assez léger et fruité.. ». Pendant cette dégustation, tous les vins sans exception exprimaient encore beaucoup de fraîcheur et des identités bien différentes.


Puisqu’on ne peut malheureusement pas tous les citer,  je retiendrais tout particulièrement le Chenas 2007 de Pascal Aufranc, une gelée gourmande de cassis et une sensation de fraise mûre écrasée en bouche. 
Une autre belle surprise : le Pollen 2004, de Robert Perroud, au nom bien choisi, avec ses notes de cire d’abeille et miel d’acacia sur ce vin rouge généreux.
Mais lorsqu’on met le nez dans  « les roches » 2001 du domaine Lardy, le silence est religieux. La framboise poivrée sort du verre avec une fraîcheur incroyable. Le vin est soyeux, les tanins sont délicats. Tout en délicatesse, sur la pointe des pieds, des notes épicées de réglisse, de poivre, de cuir, arrivent tout doucement. L’enthousiasme est à son comble : une chance d’avoir pu déguster cette bouteille à son meilleur moment.
 
Un très grand merci aux vignerons pour la découverte de leurs vignes et de leurs vins. Et longue vie à ce Beaujolais aux découvertes infinies !

Laure
Pour plus d’information sur Terroirs Originels et sur les domaines et vins de chaque vigneron. 

dimanche 24 juin 2012

L'élégance est une vertu...


C’était dimanche, les commentateurs hurlaient les résultats des élections derrière l’écran de la télé.  Plus besoin d’en dire plus : chacun jacassait déjà bien assez sur ce qui devrait être, sur ce qui a été, sur ce qui était mieux avant. L’humeur de CE dimanche soir ? Prolonger un moment ensoleillé, dans un jardin, les doigts de pied s’enfonçant dans une pelouse bien verte et encore humide des dernières pluies. Le timide été, l’incertain, mais avec une douceur de vivre pourtant bien dangereuse.

Deux élégances en bouteille, donc, c'est bien ce qu'il nous faut. Du soleil, oui. Mais aussi de la minéralité, une matière dense qui se réveille, doucement. Mais sûrement. On ne veut surtout plus d’exubérance vulgaire, on veut se laisser faire, se laisser emporter, là où le soleil de Bourgogne brille, et avec une tenue impeccable.
Laisse chanter les Négresses Vertes. Ou chante avec les « ringards » qui font toujours sourire et emmènent dans la bonne humeur.  

Ouvre la bouteille de Valette, laisse toi porter très loin avec ce Mâcon villages, dans une structure droite, dressée, à l’affût. La pureté.


Ouvre la bouteille de Guillot-Broux, ce Mâcon Cruzille qui est solide, sûr de lui, particulièrement séducteur, pourtant accoutré comme un bouffon médiéval.


Les deux nous font voyager loin vers des cailloux. Et on veut fermer les yeux, et voyager. Là tout de suite, point. 

Pour ceux qui veulent de l'info sur le vignoble du mâconnais..  

Pour ceux qui aiment encore les ringards qui annoncent les beaux jours en cravate ridicule, et pourtant tant attachantes...




Pour ceux qui voudraient partir à l'aventure du Mâconnais sous le soleil... appelons nous.